Apiculteur d’aujourd’hui FRANZ LAMPEITL – 1987

réf. coop AP170 (1987)

L' Apiculture pratiquée par mon père se différencie beaucoup de celle que mon épouse et moi pratiquons actuellement. A cette époque, les ruches faisaient partie intégrante de la ferme comme les vaches, chevaux, pores, moutons, chiens et chats. Néanmoins elles occupaient une place spéciale à laquelle rien ne pouvait être change. Trouvait-on un essaim suspendu à un arbre, il était immédiatement cueilli, même si une charretée de foin attendait devant la porte et qu'un orage se dessinait dans le ciel. Ce n'est que lorsque toutes les colonies avaient reçu leur nourrissement d'hiver que la paix s'étendait peu à peu sur la métairie. En février ou mars, le vol de propreté des abeilles constituait un événement tout comme le jour où le miel était extrait. Nous étions tous conscients que sans abeilles la nature subirait une transformation qui priverait les hommes et les animaux de plusieurs sources de nourriture et nous leur en étions reconnaissants. En action de grâce lors de la récolte, le miel n'était jamais absent à l'autel de l'église.

Ce sont toutes ces impressions, jointes à un amour inné pour les abeilles qui m'ont hanté dés mon enfance.

Lorsqu'en 1945, nous fûmes expulsés de Tchécoslovaquie, j'avais 12 ans et je ne pouvais me consoler d'avoir dû abandonner mes abeilles. Il ne fallut pas attendre très longtemps pour que je puisse élever mes propres colo- nies qui constituèrent la nouvelle base de ma profession.

Actuellement je m'occupe uniquement d'apiculture, soit comme maître apiculteur soit comme conseiller apicole auprès du gouvernement de Stuttgart.

Malgré cette longue expérience des abeilles, je découvre toujours dans mon activité certaines choses qui se présentent autrement que ce que j'avais prévu ou calculé. Si l'élevage des abeilles est basé sur une certaine routine, il n'est jamais ennuyeux, au contraire.

Comme le déroulement de la vie des colonies dépend toujours des événements naturels, l'apiculture vit en symbiose constante avec la nature. Celui qui possède l'amour de la nature et qui pratique l'apiculture restera toute sa vie un ami des abeilles. Il sera captivé, moins par l'insecte, que par le fonctionnement exemplaire de sa communauté. Son élevage deviendra non seulement une occupation secondaire mais il sera de plus en plus utile à la communauté.

C'est dans cet état d'esprit que j'ai écrit le présent ouvrage que je destine au débutant espérant pouvoir lui communiquer les connaissances de base as plus importantes, résultat d'un contact de nombreuses années avec les colonies.

Franz Lampeitl.